Des patients font don de deux obus à la Clinique Louis Pasteur

Le 20 février, nous avons rencontré Eliane et Philippe G., un couple marié depuis 50 ans, venant d’Heillecourt. Chose assez rare, ils sont venus faire un don à la Clinique.

Deux douilles d’obus gravées d’un héron et fabriquées dans la ville de Karlsruhe en Allemagne (jumelée avec Nancy), se retrouvent alors dans les vitrines que vous pouvez voir dans les couloirs de la Clinique Louis Pasteur.

Elles mesurent chacune 50cm de hauteur, 10cm de diamètre et pèsent environ 3kg.

Elles proviennent de la Grande Guerre, durant laquelle le grand-père d’Eliane a combattu à Verdun, et notamment pendant les affrontements du fort de Vaux.

Comment a-t-il obtenu ces obus ?

Mystère.

Eliane et Philippe nous partagent alors leur hypothèse : un soldat les aurait récupérées, gravées puis offertes à Charles P., le grand-père d’Eliane. C’est ainsi que ce terrible et émouvant souvenir est entré dans leur famille.

Petite info : durant la Première Guerre mondiale, les soldats gravaient des douilles d’obus durant leur temps de repos, afin de passer le temps et d’apporter un peu d’art et d’humanité dans leur quotidien. Réalisations qu’ils faisaient par gravure, martelage, estampage grâce aux outils qu’ils avaient à portée de main, comme des munitions ou de l’artillerie. C’est en plaçant des braises chaudes dans la douille, qu’elle devenait plus souple et donc façonnable. On appelle ça « art des tranchées ».

Mais alors pourquoi nous les offrir ?

Philippe et Eliane sont patients et aidants de la Clinique Louis Pasteur depuis longtemps. Ils ont remarqué les vitrines remplies d’objets anciens issus des réserves du Musée Lorrain, et c’est là que l’idée a germé : pourquoi pas y contribuer !

Comme France Gall nous le chante : « C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup » et nous vous confirmons, pour nous ce geste signifie beaucoup.

Il s’agit là l’expression de leur gratitude. Ils soulignent ainsi la qualité de la prise en charge et surtout valorisent le lien créé entre la Clinique et leur famille. Nous avons été touchés qu’Eliane et Philippe aient pris le temps de revenir nous voir pour nous partager un bout de leur histoire.

Durant notre rencontre, ils nous ont aussi expliqué qu’ils avaient déjà donné d’autres œuvres historiques, toujours à des lieux importants et significatifs pour eux, avec qui leur famille partage une certaine histoire, une certaine proximité. Un grand merci à eux !

N’hésitez pas à vous arrêter dans les couloirs du bâtiment jaune pour pouvoir admirer ces deux objets mis en valeur dans nos vitrines.